Docteur Pierre NAHON

Chirurgien
Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique


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Les mauvaises techniques de chirurgie est médecine esthétique sont en plus étalées dans les médias


Chirurgie esthétique : les mauvaises techniques

Chirurgie esthétique, les injections de graisses se font partout

Depuis toujours on cherche à greffer de la graisse. On sait qu’ il est impossible de greffer de gros morceaux. On a alors séparé des petites particules de graisse que l’on retire par liposuccion . Cette graisse passée dans une centrifugeuse peut alors être reinjectée avec une seringue. Ces injections de graisse peuvent se faire partout (seins, fesses, visage..etc) et sont censées redonner du volume.
Le problème est que 70% de cette graisse disparait (elle meure en réalité puisque la graisse n’est pas revascularisée) et que les 30% restant s’organise en réaction fibreuse, provoquant l’apparition de nodule durs et visibles. L’injections de graisse est donc une mauvaise technique.
Cette technique est souvent proposée aux patients qui la trouvent intellectuellement satisfaisante, par rapport au corps étranger, puisqu’on ne leur présente qu’une facette de la technique. Une fois la graisse résorbée après quelques mois, il est facile pour le praticien de trouver une explication à cette échec dans les réactions du patient.
Ce qui est plus surprenant, c’est quand le chirurgien utilise ces injections massives de graisse dans le visage, au cours de liftings, sans même le dire aux patients. C’est non seulement une faute grave mais une certaine escroquerie couramment pratiquée en chirurgie esthétique . Injecter du volume pendant une ablation de peau facilite le redrapage du visage. Cela revient à enlever moins de peau et à gonfler en quelque sorte le visage, donc le transformer. Lorsque la graisse disparait et s’organise en nodule, le résultat est terrible. Après une injection de graisse, la peau dégringole à nouveau et des boules multiples apparaissent là où on ne les attend pas du tout. De nombreux patients viennent ainsi consuter pour ces résultats fort décevant, sans savoir ce qu’on leur a fait, très surpris de découvrir longtemps après la vérité.

Les médias font la publicité directe des mauvais procédés de médecine ou chirurgie esthétiques

De nombreuses propositions de liftings médians sont supposées remonter les pommettes en les accrochant au crâne par différents moyens de suspension, et en limitant les incisions. Elles n’ont pas fait la preuve de leur efficacité ou de leur innocuité. En réalité, chacun cherche à instaurer une nouveauté, à trouver un petit plus qui fera croire aux patients que l’intervention miracle a été découverte, et qu’elle réglera tous les problèmes. Il s’agit le plus souvent d’astuces pour faire parler de soi , en laissant croire qu’on a découvert la panacée. Ces pratiques esthétiques douteuses tombent toutes en désuétude à plus ou moins long terme faisant ainsi la preuve de leur inefficacité et sont représenter tout les 10 ans comme une nouveauté.

Il se trouve cependant que le code de déontologie médicale interdit aux médecins d’expérimenter ou de divulguer des techniques tant qu’elles n’ont pas été approuvées par la communauté scientifique. Or en chirurgie esthétique, et encore plus en médecine esthétique, ces principes sont loin d’être respectés->118].

On assiste alors de manière répétitive à des publicités diverses pour des méthodes ou des produits qui n’ont, la plupart du temps, rien de nouveau, ne corrigent pas les problèmes posés, et ne sont proposés que dans un but commercial. Il faut être extrêmement méfiant sur l’ensemble de ces « dites nouveautés » de chirurgie esthétique présentées dans les journaux ou les émissions de télévision (fils d’or, fils de suspension, appareils censés faire fondre les graisses). La chirurgie esthétique n’est plus une science particulièrement nouvelle, et les grands principes des interventions chirurgicales sont aujourd’hui parfaitement connus et évalués. Quelques régions ne peuvent pas encore être traitées de manière totalement satisfaisante (par exemple la distension cutanée au niveau des cuisses). Certaines interventions de chirurgie esthétique donnent de moins bons résultats que d’autres, et si on doit y avoir recours faute de meilleures solutions, c’est après une mise en garde claire sur leurs limites.