Docteur Pierre NAHON

Chirurgien
Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique


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La prévention des actes esthétiques

Durant mes 42 années d’exercice de la chirurgie plastique reconstructrice et esthétique je n’ai eu de cesse de dénoncer les mauvaises pratiques de cette discipline. Je me suis battu afin de la réguler pour son bien et celui des patients.
En 1995 dans mon premier livre grand public « Vaincre la chirurgie Inesthétique » je publiais le premier contrat écrit entre patients et chirurgiens, avant chaque intervention afin de garantir informations et résultats.
En 1997 en France, les instances médicales et judiciaires établissaient de nouvelles règles (devis pour un acte esthétique, retournement de la charge de la preuve, information renforcée).
En 2001 dans mon second livre "La Vérité en Chirurgie Esthétique" je démontrais comment ces nouvelles règles établissaient une obligation de résultats en chirurgie esthétique.
En 2003 le Conseil National de l’Ordre des médecins reconnaissait l’obligation de résultats comme seul moyen d’assainir la profession.

Malgré ces règles, il est largement reconnu aujourd’hui que les actes esthétiques, qui ont considérablement augmentés, comportent toujours des risques importants, facilement repérables sur les visages ou ailleurs.
Ces actes, définitivement ancrés dans le domaine commercial, bénéficient de publicités toujours plus importantes alors que l’information des autorités sanitaires (ministère de la santé, dgcrf, has etc...) est succincte, celle des professionnels loin d’être toujours complète , celle de vos amies plus ou moins sincère.

Les patients sont toujours livrés à eux mêmes, sans possibilité de discernement et font beaucoup d’erreurs qui leur coutent cher sur le plan médical, psychologique et financier.

Si la médecine préventive existe et se développe en médecine conventionnelle, pour lutter contre l’apparition des maladies, rien ne concerne les risques liés aux actes esthétiques. Pourtant les risques de ces derniers sont beaucoup plus prévisibles et pas moins graves que ceux des maladies proprement dites.

Si la prévention est un ensemble de mesures destinées à éviter un événement qu’on peut prévoir et dont on pense qu’il entraînerait un dommage pour l’individu ou la collectivité, il n’y a aucune raison valable de laisser les demandeurs d’actes à visée esthétique à leur malheur, sous prétexte qu’ils choisissent librement d’y avoir recours.

Il faut donc à mon avis organiser la prévention des actes esthétiques. J’ai soumis ce projet à l’ordre des médecins de Paris qui n’a pas encore donné suite.